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lumière des étoiles
14 octobre 2013

Albert Henry Robinson

 

 

 


 
 

 

Albert H. Robinson - Galerie Walter Klinkhoff

Albert H. Robinson - Galerie Walter Klinkhoff

Robinson a exposé pour la première fois en 1906 alors qu’il enseignait à l’école d’art d’Hamilton. Il s’agissait d’une exposition conjointe avec MM. Neyland et Gordon. C’est à ce moment que Robinson a vendu sa toute première toile et il se rappelle très bien cette grande occasion. Le tableau représentait une scène d’hiver avec l’église que fréquentait le lieutenant-gouverneur de l’Ontario, l’honorable J.M. Gibson. L’acheteur était M. Gibson.

Mais c’est le talent de Robinson comme pianiste, et non pas comme peintre, qui a donné lieu à la rencontre qui allait être le point tournant de sa carrière et de sa vie entière. Les Truesdale, des amis des parents de Robinson, recevaient chez eux des gens de Montréal, M. et Mme William L. Davis. Les Truesdale avaient donc demandé à Albert, le pianiste, de se joindre à eux pour divertir leurs invités. C’est précisément ce qu’il a fait et les Davis ont été fort impressionnés par le jeune homme surtout lorsqu’ils ont vu certaines de ses œuvres. M. Davis a promptement acheté les trois premières huiles de Robinson.

M. Davis s’y connaissait en art, et il a confié aux parents d’Albert que ce dernier gaspillait son talent exceptionnel en restant là où il était. M. Davis a suggéré qu’Albert retourne avec eux à Montréal. Ils lui trouveraient un studio, garantiraient son loyer et le présenteraient aux grands noms de la peinture canadienne ainsi qu’aux amateurs d’art susceptibles d’apprécier son travail. Étant sans enfant, M. et Mme Davis ont dit qu’ils allaient veiller sur Robinson comme sur un fils et c’est bien ce qu’ils ont fait.

Robinson était prêt à partir-sur-le-champ. À Montréal, il est allé vivre chez les Davis comme un membre de la famille. Ces derniers lui ont trouvé à la Place Phillips un studio qu’il partageait avec Robert Findlay, architecte. M. Davis lui a présenté William Brymner, président de l’Académie royale des arts du Canada, Edmond Dyonnet, secrétaire de l’Académie, et Maurice Cullen, qui ont pris Robinson sous leur aile protectrice. M. Davis a montré les trois toiles de Robinson à Brymner, qui conseilla de les présenter en vue de la prochaine exposition de l’Académie royale des arts du Canada tenue à l’ancien Musée des beaux-arts au carré Phillips. Les trois œuvres furent acceptées (il a exposé avec l’Académie de 1909 à 1933). Peu de temps après, en 1911, Robinson, qui avait 30 ans, a été élu associé de l’Académie; il était alors l’un des plus jeunes membres dans l’histoire de l’Académie. Il est devenu membre à part entière en 1920. Il a également été membre fondateur du Canadian Group of Painters (1933) issu du Groupe des Sept.

Robinson était virtuellement entouré de grands noms de l’art du Canada. Horne Russell,Cullen Maxwell, l’architecte, et les trois filles Des Clayes avaient des studios tout près. Suzor-Côté travaillait dans la pièce voisine, ce qui avait des avantages mais aussi, comme le dit en souriant Robinson, des désavantages. Suzor-Côté avait une très belle voix au point qu’il avait d’abord étudié le chant avant de se tourner vers la sculpture et la peinture. Robinson aimait bien entendre Suzor-Côté chanter – sauf quand il exposait. Les deux artistes étaient toutefois de bons amis et Robinson a tenu sa première véritable exposition avec Suzor-Côté. 

Albert H. Robinson - Galerie Walter Klinkhoff

Mais il y a environ une vingtaine d’année, le malheur a frappé et depuis lors, Robinson a été incapable de manier ses pinceaux. En effet, l’artiste a eu une crise cardiaque et a souffert des complications qui s’ensuivent dont l’arthrite. Il a vécu par la suite dans un tel isolement que le Canadian Group of Painters dont il est membre fondateur l’a classé au nombre des artistes décédés en 1954. Lorsque son médecin lui a conseillé de pratiquer le golf, il est allé au club de golf Marlborough où les Davis étaient membres originaires; c’est là qu’il a rencontré Marion Ethelwynne Russell. Ils se sont mariés en 1952 et habitent un coquet cottage dans l’ouest de Montréal.

Feu A.H. Robson, l’un des plus grands amateurs de peinture canadienne et auteur de nombreux excellents livres sur la peinture et les peintres du Canada, a affirmé dans Canadian Landscape Painters – ouvrage qui fait autorité, dans le chapitre sur le Groupe des Sept : « Albert H. Robinson, fréquemment invité à présenter ses œuvres dans le cadre des expositions du Groupe des Sept, est un peintre qui se distingue par son individualité. Il possède le rare talent de résumer et de simplifier un sujet ainsi que d’appliquer la peinture avec une subtilité et un raffinement dans la couleur qui rappelle parfois vaguement Morrice.

« Certains peintres canadiens modernes ont été accusés d’abuser des couleurs primaires, ce qui fait que leurs œuvres manquent de raffinement. On ne peut faire telle accusation contre la peinture de robinson. En effet, il utilise la couleur avec retenue et grand art, teinte son interprétation de poésie et de sentiment, en plus de choisir des sujets résolument canadiens. »

Les murs de la maison de Robinson, au rez-de-chaussée comme à l’étage, sont tapissés de toiles et d’esquisses, d’huiles et d’aquarelles, mais le visiteur est surpris d’apprendre qu’aucune n’appartient à l’artiste. À un moment donné pendant sa maladie, alors que ses chances de survie semblaient très minces, Robinson a disposé de tout ce qu’il possédait. Les œuvres qui se trouvaient dans la maison ont été achetées par les Davis. M. Davis est mort durant les années 20 et son épouse, qui est décédée en 1947, avait prévu par testament que Robinson pourrait garder ses tableaux sa vie durant et que ceux-ci seraient ensuite donnés à différents musées du pays.

Ce sont probablement les remarques de Robert Ayre au sujet d’une exposition de Robinson à la West End Gallery de Montréal en 1951 qui résument le mieux l’artiste et son œuvre : « Il me semble que Robinson se situe quelque part entre le Groupe des Sept et Morrice. Originaire d’Hamilton, il a quitté l’Ontario et est venu à Montréal avant même que le Groupe soit solidement établi, avant que Lismer et Varley n’arrivent d’Angleterre; et bien qu’il ait peint avec certains membres du Groupe, en particulier Jackson et Holgate – un tard venu -, il n’a jamais fait partie du mouvement. Sauf pour les œuvres qu’il a réalisées quand il étudiait à Paris, il a toujours peint des scènes canadiennes, préférant cependant des paysages adoucis par l’influence de l’homme à la violence des contrées sauvages. La peinture de Robinson ne se résume pas tout simplement en un style plus doux que celui du Groupe des Sept ou plus dur que celui de Morrice; il est un peintre du positif possédant une vision et un style qui lui sont propres. Cela valait également pour le Groupe, mais Robinson était plus réservé, il tenait à son raffinement et plutôt que de laisser l’inspiration l’emporter lorsqu’il peignait des paysages, comme c’était parfois le cas pour les peintres du Groupe, il imposait à son art sa sensibilité sagace. »

 

Albert H. Robinson - Galerie Walter Klinkhoff

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